Bâtisseurs de la nation Indienne
Cet essai photographique rend hommage aux bâtisseurs anonymes du sous-continent Indien. Sans jugement, il propose des fragments du quotidien de femmes et d’hommes qui, dans l’urgence, construisent le pays et posent les bases d’un nouveau mode de vie.
Comme une résonance avec ce que l’Europe a connu au tournant du XXe siècle, l’Inde vit une révolution industrielle fulgurante, portée par la mondialisation, les financements étrangers et les transferts technologiques. Mais derrière des progrès spectaculaires, près de 30% de la population demeure sous le seuil de pauvreté. L’urbanisation rapide bouleverse les équilibres : des millions de paysans migrent vers des villes surpeuplées, comme à Mumbai, où plus de la moitié des habitants vivent dans des bidonvilles. Les besoins en matières premières et en énergie explosent : l’acier, le charbon, le recyclage de navires sur les côtes du Gujarat illustrent cette frénésie, au prix de conditions de travail précaires et de pollutions massives.
Dans ces tensions, ces bâtisseurs, ouvriers et migrants, incarnent à la fois les défis et l’élan d’une puissance appelée à figurer parmi les premières économies mondiales dans les prochaines décennies.
par Ludovic Vauthier - Reportage complet (texte et photos) sur demande


Seasonal worker from Uttar Pradesh or Bihar, this young man takes part in the construction of a building in Kolkata. Travailleur saisonnier souvent originaire de l’Uttar Pradesh ou du Bihar, ce jeune ouvrier participe à la construction d’un immeuble à Kolkata.

Seasonal workers from Uttar Pradesh or Bihar, these women take part in the construction of a building in Kolkata. They carry cement by hand up to the upper floors.Travailleuses saisonnières souvent originaires de l’Uttar Pradesh ou du Bihar, ces femmes participent à la construction d’un immeuble à Kolkata. Elles montent le ciment à la main jusqu’aux étages supérieurs.

Textile worker in a Mumbai factory shortly before its demolition. As land prices soared, many factories were relocated to Gujarat, and their former owners became real estate developers.Ouvrier dans une usine textile de Mumbai, peu avant sa démolition. Face à la flambée des prix du foncier, de nombreuses usines ont été relocalisées dans le Gujarat, leurs propriétaires devenant promoteurs immobiliers.

Textile worker in a Mumbai factory shortly before its demolition. As land prices soared, many factories were relocated to Gujarat, and their former owners became real estate developers.Ouvrier dans une usine textile de Mumbai, peu avant sa démolition. Face à la flambée des prix du foncier, de nombreuses usines ont été relocalisées dans le Gujarat, leurs propriétaires devenant promoteurs immobiliers.

General view of Mahalaxmi and its Dhobi Ghat in the heart of Mumbai. This open‑air laundry, located on highly coveted land, reflects the precarious existence of these traditional workers.Vue générale sur Mahalaxmi et son Dhobi Ghat, au cœur de Mumbai. Cette blanchisserie à ciel ouvert, située sur des terrains très convoités, illustre la précarité de l’existence de ces travailleurs traditionnels.

The Mumbai municipality has a laundry run by dhobis (laundry workers), most of them come the state of Uttar Pradesh. These dhobis live on site in adjoining accomodation. Given the value of the land, it is likely that these laundries will disappear in the near future in favor of housing projects.La municipalité de Mumbai gère une blanchisserie exploitée par des dhobis (blanchisseurs), dont la plupart sont originaires de l’Uttar Pradesh. Ces dhobis vivent sur place, dans des logements attenants. Compte tenu de la valeur du terrain, il est probable que ces blanchisseries disparaissent prochainement au profit de projets immobiliers.

The Mumbai municipality has a laundry run by dhobis (laundry workers), most of them come the state of Uttar Pradesh. These dhobis live on site in adjoining accomodation. Given the value of the land, it is likely that these laundries will disappear in the near future in favor of housing projects.La municipalité de Mumbai gère une blanchisserie exploitée par des dhobis (blanchisseurs), dont la plupart sont originaires de l’Uttar Pradesh. Ces dhobis vivent sur place, dans des logements attenants. Compte tenu de la valeur du terrain, il est probable que ces blanchisseries disparaissent prochainement au profit de projets immobiliers.

Dhobi (laundry worker) in the upscale Colaba district of Mumbai. Enticed by soaring land prices, real estate developers are pushing to evict these traditional washermen. Despite relocation proposals, many refuse, as the new housing lacks the space required for their work.Dhobi (blanchisseur) dans le quartier de Colaba, à Mumbai. Appâtés par la flambée des prix immobiliers, les promoteurs cherchent à expulser ces blanchisseurs traditionnels. Malgré les offres de relogement, beaucoup refusent, car les nouveaux logements ne leur permettent pas de poursuivre leur activité.

A dhobi washes clothes in the Ganges at dawn in Varanasi, year 2000. An ancestral gesture now threatened by anti-pollution policies.Un dhobi lave le linge dans le Gange au lever du jour, à Varanasi, en l’an 2000. Un geste ancestral, aujourd’hui menacé par les politiques de lutte contre la pollution.

Workers at the Alang ship‑breaking yard in Gujarat. The hull steel, furniture, engines and every part of the vessels are salvaged for recycling. This industry draws thousands of migrant workers from disadvantaged states such as Uttar Pradesh and Bihar.Ouvriers sur le chantier de démolition de navires d’Alang, dans le Gujarat. L’acier de la coque, le mobilier, les moteurs et toutes les pièces sont récupérés pour être recyclés. Cette industrie attire des milliers de travailleurs migrants venus des États défavorisés comme l’Uttar Pradesh et le Bihar.

Workers at the Alang ship‑breaking yard in Gujarat. The hull steel, furniture, engines and every part of the vessels are salvaged for recycling. This industry draws thousands of migrant workers from disadvantaged states such as Uttar Pradesh and Bihar.Ouvriers sur le chantier de démolition de navires d’Alang, dans le Gujarat. L’acier de la coque, le mobilier, les moteurs et toutes les pièces sont récupérés pour être recyclés. Cette industrie attire des milliers de travailleurs migrants venus des États défavorisés comme l’Uttar Pradesh et le Bihar.

Coal miner in the locker room of a mine in Dhanbad, Jharkhand. Around 80% of India’s electricity is generated by thermal power plants. Despite holding the world’s fourth largest coal reserves, the country must increasingly rely on imports due to poor coal quality. The state-owned company Coal India supplies nearly 80% of domestic demand and remains one of the country’s largest employers — although mechanisation is gradually reducing its workforce.Mineur de charbon dans le vestiaire d’une mine à Dhanbad, dans l’État du Jharkhand. En Inde, environ 80 % de l’électricité est produite par des centrales thermiques. Le pays possède les quatrièmes plus grandes réserves de charbon au monde, mais leur faible qualité l’oblige à importer de plus en plus. L’entreprise publique Coal India fournit près de 80 % de la demande intérieure et reste l’un des plus gros employeurs du pays, bien que la mécanisation entraîne une réduction progressive des effectifs.

Miners are waiting for the next lift to go down to the underground galeries. Around 80% of India’s electricity is generated by thermal power plants. Despite holding the world’s fourth largest coal reserves, the country must increasingly rely on imports due to poor coal quality. The state-owned company Coal India supplies nearly 80% of domestic demand and remains one of the country’s largest employers — although mechanisation is gradually reducing its workforce.Les mineurs attendent le prochain ascenceur pour descendre au fond de la mine. En Inde, environ 80 % de l’électricité est produite par des centrales thermiques. Le pays possède les quatrièmes plus grandes réserves de charbon au monde, mais leur faible qualité l’oblige à importer de plus en plus. L’entreprise publique Coal India fournit près de 80 % de la demande intérieure et reste l’un des plus gros employeurs du pays, bien que la mécanisation entraîne une réduction progressive des effectifs.

Underground Coal miner in a Dhanbad mine, Jharkhand. Around 80% of India’s electricity is generated by thermal power plants. Despite holding the world’s fourth largest coal reserves, the country must increasingly rely on imports due to poor coal quality. The state-owned company Coal India supplies nearly 80% of domestic demand and remains one of the country’s largest employers — although mechanisation is gradually reducing its workforce.Mineur sous-terrain dans une mine de charbon à Dhanbad, dans l’État du Jharkhand. En Inde, environ 80 % de l’électricité est produite par des centrales thermiques. Le pays possède les quatrièmes plus grandes réserves de charbon au monde, mais leur faible qualité l’oblige à importer de plus en plus. L’entreprise publique Coal India fournit près de 80 % de la demande intérieure et reste l’un des plus gros employeurs du pays, bien que la mécanisation entraîne une réduction progressive des effectifs.

Sikh Coal miner in a Dhanbad Jharkhand. Around 80% of India’s electricity is generated by thermal power plants. Despite holding the world’s fourth largest coal reserves, the country must increasingly rely on imports due to poor coal quality. The state-owned company Coal India supplies nearly 80% of domestic demand and remains one of the country’s largest employers — although mechanisation is gradually reducing its workforce.Mineur sikh dans une mine de charbon à Dhanbad, dans l’État du Jharkhand. En Inde, environ 80 % de l’électricité est produite par des centrales thermiques. Le pays possède les quatrièmes plus grandes réserves de charbon au monde, mais leur faible qualité l’oblige à importer de plus en plus. L’entreprise publique Coal India fournit près de 80 % de la demande intérieure et reste l’un des plus gros employeurs du pays, bien que la mécanisation entraîne une réduction progressive des effectifs.

Women working at the surface of a coal mine in Jharkhand, India. By law, women are not allowed to work underground. They carry out surface tasks such as sorting, loading and manual transport in baskets — essential yet invisible labour.Femmes travaillant à la surface d’une mine de charbon, dans l’État du Jharkhand. En Inde, la législation interdit aux femmes de descendre dans les galeries souterraines. Elles effectuent donc des tâches en surface : tri, chargement, transport manuel dans des paniers. Une main-d’œuvre essentielle mais invisible.

In the state of Karnataka, almost all sugarcane production goes to modern sugar and ethanol refeneries. Some of this seasonal workers come from the neighboring state of Maharashtra. They stay in makeshift camps during the harvest.Culture de la canne à sucre dans le Karnataka (district de Belgaum). Dans cet État, presque toute la production est destinée à des raffineries modernes de sucre et d’éthanol. Certains de ces travailleurs saisonniers viennent de l’État voisin du Maharashtra. Ils vivent dans des campements de fortune pendant la récolte.

In the state of Karnataka, almost all sugarcane production goes to modern sugar and ethanol refeneries. Some of this seasonal workers come from the neighboring state of Maharashtra. They stay in makeshift camps during the harvest.Culture de la canne à sucre dans le Karnataka (district de Belgaum). Dans cet État, presque toute la production est destinée à des raffineries modernes de sucre et d’éthanol. Certains de ces travailleurs saisonniers viennent de l’État voisin du Maharashtra. Ils vivent dans des campements de fortune pendant la récolte.

In the state of Uttar Pradesh, although sugar is also produced by modern refineries, part of the production can also be refined in the traditional way, as shown in these photos. Sugar price is fixed by the Parliament to protect small farmers.Dans l’Uttar Pradesh, bien que le sucre soit également produit par des raffineries modernes, une partie de la production continue d’être raffinée de manière traditionnelle, comme le montre cette photo. Le prix du sucre est fixé par le Parlement indien afin de protéger les petits agriculteurs.

In the state of Uttar Pradesh, although sugar is also produced by modern refineries, part of the production can also be refined in the traditional way, as shown in these photos. Sugar price is fixed by the Parliament to protect small farmers.Dans l’Uttar Pradesh, bien que le sucre soit également produit par des raffineries modernes, une partie de la production continue d’être raffinée de manière traditionnelle, comme le montre cette photo. Le prix du sucre est fixé par le Parlement indien afin de protéger les petits agriculteurs.

In the state of Uttar Pradesh, although sugar is also produced by modern refineries, part of the production can also be refined in the traditional way, as shown in these photos. Sugar price is fixed by the Parliament to protect small farmers.Dans l’Uttar Pradesh, bien que le sucre soit également produit par des raffineries modernes, une partie de la production continue d’être raffinée de manière traditionnelle, comme le montre cette photo. Le prix du sucre est fixé par le Parlement indien afin de protéger les petits agriculteurs.





















