Véritables ""gitans des mers”, les Bajau Laut naviguent depuis toujours à travers les archipels de l’Asie du Sud-Est, entre le Sulawesi, les Philippines et Bornéo. Pour ce peuple historiquement nomade, l’océan constitue à la fois une maison, un garde-manger, ainsi qu’une grande partie de leur identité culturelle. Si aujourd’hui certains se sédentarisent dans des villages sur pilotis, leur mode de vie reste étroitement lié à leur environnement marin.

Les Bajau Laut possèdent une connaissance approfondie de l’océan dont ils tirent leur subsistance, principalement au travers de la pêche sous-marine ou de la collecte de coquillages, et leur lien avec le monde aquatique est tel qu’une étude de 2018 a révélé chez eux une rate plus volumineuse. Apparue au fil des générations, cette mutation permettrait une meilleure oxygénation du sang et expliquerait les incroyables performances en apnée qui ont fait leur réputation…

Mais leur mode de vie ancestral se trouve désormais menacé par notre monde moderne, et les Bajau Laut font face à des défis croissants. Les récifs coralliens, essentiels pour leur survie, sont menacés par le réchauffement climatique, la pollution et la surpêche. Enfin, la modernité exerce également une pression sur les jeunes générations, attirées par des modes de vie plus urbains.

Pourtant ces “ enfants de la mer " incarnent une philosophie de vie où la simplicité et l’équilibre priment sur l’exploitation, nous rappelant que l’humanité peut vivre en harmonie avec la nature. Leur respect pour l’océan, leur mode de pêche durable et leur connaissance intime des écosystèmes marins sont des leçons précieuses pour un monde confronté à des crises environnementales.

Texte et photos : Gilles Auroux

Contact photographe
 
Précédent
Précédent

Croire en la Paix

Suivant
Suivant

Stabilization point : les soignants au cœur de la guerre